Conformité à la législation européenne et publicité ciblée : les enjeux pour Meta
Le géant du numérique Meta réfléchit sérieusement à proposer des abonnements payants aux Européens pour utiliser Instagram et Facebook sans publicité. Cette formule permettrait au groupe de se conformer à la législation européenne sur les données personnelles et la publicité ciblée.
À l’image d’autres géants du numérique comme Google, l’entreprise américaine a bâti son empire sur un modèle très lucratif : récolter les données de ses milliards d’utilisateurs pour leur proposer des publicités finement ciblées et personnalisées. Cependant, ce pistage n’est pas au goût des 27 pays membres de l’Union européenne qui luttent depuis des années contre cette stratégie bâtie sans le consentement des internautes.
L’amende infligée par les régulateurs irlandais
Cette réflexion de Meta intervient après l’amende de 390 millions d’euros infligée en début d’année par les régulateurs irlandais. Ces derniers ont estimé que Meta ne pouvait pas utiliser comme base juridique le contrat qu’il faisait jusqu’à présent accepter à ses utilisateurs pour la diffusion de publicités ciblées.
Les différentes formules envisagées pour un abonnement payant
Selon une source proche du dossier, Meta travaillerait sur plusieurs formules d’abonnement payant. Les abonnés pourraient payer environ 10 euros par mois pour leur compte Instagram ou Facebook sur leur ordinateur, et 13 euros pour les applications mobiles sur smartphones. Chaque compte supplémentaire ajouterait environ 6 euros à la facture mensuelle.
Ainsi, ce projet permettrait aux utilisateurs d’avoir le choix entre :
- Payer pour accéder à une version sans publicité ciblée ;
- Accepter d’être suivi à la trace pour permettre l’affichage de publicités ciblées et continuer à utiliser gratuitement les services de Meta.
La fin de la gratuité des réseaux sociaux ?
L’idée d’un abonnement payant pour supprimer les publicités ciblées n’est pas nouvelle chez les géants du numérique. Certains tels que YouTube ou Spotify proposent déjà des offres payantes avec un contenu sans publicité. La question se pose désormais pour Meta, qui pourrait ainsi remettre en cause la gratuité des services sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram pour répondre à la législation européenne et aux préoccupations liées au respect de la vie privée des utilisateurs.
Il reste toutefois encore de nombreuses interrogations concernant la mise en place de ces abonnements payants et les possibles répercussions sur les utilisateurs en Europe et dans le reste du monde. Les prochains mois devraient être déterminants quant à la concrétisation de ce projet et l’évolution du modèle économique des réseaux sociaux.