Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues, estime qu’un rapprochement avec SFR est impossible
Alors que la possibilité d’une consolidation du marché français des télécoms refait surface, Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues, déclare que passer de quatre à trois opérateurs en France « n’est pas crédible ». Selon lui, un rapprochement avec SFR n’est pas envisageable malgré l’approche du mois dernier.
Le contexte : Altice cherche à céder partiellement SFR
Depuis quelques temps, le géant européen des médias et des télécommunications, Altice, cherche à céder partiellement sa filiale française, SFR. Face à cette situation, la question d’une consolidation du marché et d’un passage de quatre à trois opérateurs se pose inévitablement.
- Tout comme Free, Bouygues Telecom a été approché par le groupe de Patrick Drahi dans le but de discuter d’un possible rapprochement avec SFR.
- Cependant, contrairement aux attentes, aucun accord n’a été trouvé entre les deux parties.
- Bouygues indique aujourd’hui qu’un mariage avec SFR serait « impossible », mettant ainsi en doute les chances de voir une consolidation majeure sur le marché français des télécoms.
Des obstacles importants rendent la consolidation peu probable
Olivier Roussat estime que l’idée d’une réduction du nombre d’acteurs sur le marché n’est « pas crédible » en raison de plusieurs éléments :
- Les deux opérateurs sont tous deux engagés dans des stratégies d’investissement distinctes et ont chacun leur propre approche quant à leur développement futur.
- Le directeur général précise également que les régulateurs, tant français qu’européens, ne voient pas d’un très bon œil une consolidation qui pourrait réduire la concurrence sur le marché et être préjudiciable pour les consommateurs.
- Il ajoute enfin que la rentabilité actuelle de Bouygues Telecom ne lui impose pas de prendre de telles mesures.
Le marché français déjà bien consolidé
Ces dernières années, on observe que le marché français des télécoms s’est déjà beaucoup consolidé. En effet, il y a encore quelques années, cinq opérateurs se partageaient ce secteur : Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free et Virgin Mobile. Depuis, Virgin Mobile a été racheté par SFR.
Aujourd’hui, seul Bouygues Telecom semble se montrer réticent face à l’idée d’un possible regroupement avec un autre opérateur, mettant ainsi potentiellement un coup d’arrêt aux intentions de regroupement entre ces géants français.
L’intérêt des consommateurs au cœur du débat
Les choix stratégiques des opérateurs doivent être avant tout guidés par l’intérêt des consommateurs. En effet, ils sont les premiers concernés par les politiques tarifaires et les services proposés.
La concurrence favorise les consommateurs
La consolidation du marché peut mener à une diminution de la concurrence entre les opérateurs. En théorie, cela peut entraîner une hausse des prix pour les usagers ainsi qu’une réduction des investissements dans les infrastructures et les services.
Cependant, selon certaines études, un marché avec moins d’acteurs peut également être positif pour les clients. Une meilleure répartition des coûts d’investissement permettrait aux opérateurs de mutualiser leurs efforts et d’offrir de meilleurs services à leurs abonnés.
Le rôle clé des régulateurs
Face à ces différentes hypothèses, le rôle des régulateurs est essentiel pour trouver le bon équilibre entre concurrence et innovation. Ils doivent veiller à ce que les fusions ou regroupements entre opérateurs ne mettent pas en péril les intérêts des consommateurs.
Pour l’heure, il semble donc peu probable de voir un rapprochement entre Bouygues Telecom et SFR. Mais cette situation pourrait bien évoluer à moyen ou long terme, notamment si les régulateurs français et européens changent leur cap en matière de politique de consolidation.