Les parents et le smartphone de leurs enfants : Entre fortes inquiétudes et laisser faire

Guillaume, le 7 avril 2021 Etude / Sondage
quel âge pour un smartphone

Harcèlement sur les réseaux sociaux, photos intimes partagées à l’insu de leurs auteurs, confrontation à des images pornographiques et violentes : loin de l’utilisation pratique et ludique qui devrait être la sienne, le smartphone est régulièrement le vecteur de drames personnels aux conséquences parfois tragiques pour ses jeunes utilisateurs.

Interrogés par l’institut Yougov pour le comparateur de box et forfaits Lemon, les parents semblent conscients des dangers et font clairement part de leurs craintes, sans pour autant exercer un contrôle strict sur le portable de leurs enfants. Considéré comme quasi indispensable aujourd’hui, l’outil leur échapperait-il ?

2 parents sur 3 pensent que leur enfant leur cache l’usage qu’il fait de son smartphone.

Les parents ont-ils pleinement connaissance de l’utilisation faite par leur progéniture du smartphone qu’ils leur ont acheté ? À l’évidence non puisque 65% d’entre eux déclarent que leur enfant ne leur dit certainement ou probablement pas tout sur le sujet.

 

Une ignorance qui explique certainement en grande partie l’inquiétude des parents quant aux dérives qui peuvent découler d’un usage irréfléchi du téléphone. Pour autant, ils sont très minoritaires à exercer un contrôle parental puisque seuls 13% des répondants y ont recours.

enfant et smartphone

Harcèlement et photos intimes : des inquiétudes fortes

Les parents interrogés lors de cette étude sont particulièrement inquiets face à des phénomènes auxquels leurs enfants peuvent être un jour ou l’autre confrontés. Ainsi, près de 4 parents sur 5 (79%) craignent que leur enfant puisse être harcelé ou harceleur via son smartphone, dont 32% disent que cela les inquiète beaucoup. Angoisse forte qui monte à près de 48% chez les parents âgés de 25 à 34 ans, et est plus forte chez les mères (35% du total des répondants) que chez les pères (29%).

harcelement enfant smartphone

Plus de la moitié (53%) des personnes interrogées appréhendent également la diffusion de photos intimes de la part de leur enfant, dont 1 sur 5 (20%) dit la redouter fortement.

enfant photo intime harcelement

Inquiétude très probablement renforcée par le fait que cette pratique semble être de plus en courante chez les jeunes. Là encore, la crainte la plus grande concerne les parents âgés de 25 à 34 ans puisque 76% d’entre eux se déclarent très inquiets par cette éventualité. En la matière, les hommes sont globalement plus nombreux à se dire un peu ou beaucoup inquiet (55%) que les femmes (50%).

Images ou vidéos pornographiques : des parents sans illusions

Si la législation en vigueur interdit le visionnage d’images pornographiques par les moins de 18 ans, les parents ne se font guère d’illusions : près de la moitié (47%) des personnes interrogées pense que leur enfant mineur a déjà eu accès à de tels contenus avec son smartphone. Si 38% des sondés estiment a contrario que cette exposition aux contenus explicitement sexuels ne concerne pas leurs enfants, ils sont tout de même 15% à dire qu’ils n’en savent rien.

image pornographique

Une étude menée par l’IFOP en 2017 montrait qu’un adolescent sur deux avait visionné une vidéo pornographique avant sa majorité, le téléphone mobile étant le premier support pour ce faire, devant l’ordinateur et la tablette.

12 ans, le bon âge pour posséder un smartphone

S’il ne fait pas l’unanimité parmi les personnes interrogées, le bon âge pour disposer d’un smartphone se situe à 12 ans pour 27% d’entre elles. À 11 ans, les avis sont très différents selon que le répondant est un homme ou une femme : plus d’une maman sur cinq (21%) estime que c’est possible alors que seul un papa sur dix (11%) pense la même chose.

quel âge pour un smartphone

Bien que cela soit fortement décommandé par les professionnels de l’enfance, 9% des parents pensent qu’un enfant est à même d’avoir son smartphone à 10 ans ou avant. À l’inverse, et il est à parier que cela suscite des tensions familiales au regard de la pression sociale, 29% des parents interrogés sont favorables au smartphone entre 14 et 16 ans, pas avant.

Joindre et être joint

Lorsqu’on leur demande de classer quel est selon eux le premier usage que fait leur enfant de son smartphone, plus d’un parent sur deux (54%) répond être joint par lui et pouvoir le joindre.

7. Enquête YouGov x Lemon

L’aspect pratique et rassurant l’emporte sur tous les autres. Le contact avec les amis via les réseaux sociaux est cité en premier lieu par 22% des répondants, écouter de la musique et regarder des vidéos par 16% et enfin prendre des photos et des vidéos pour seulement 5%, sachant que cette activité a probablement été intégrée également par de nombreux parents dans la réponse concernant les réseaux sociaux, où photos et vidéos s’échangent beaucoup.

Forfait illimité en tête

Plus de la moitié des personnes interrogées (58%) ont opté pour un forfait illimité sur le smartphone dont ils ont équipé leur enfant, dont 39% pour un forfait illimité à plus de 10€ par mois. Le forfait bloqué est le choix de 44% des parents, dont près d’1/3 privilégie un tel forfait à moins de 10€.

forfait illimité

Une bonne connaissance des applications utilisées

S’ils ne semblent guère contrôler l’usage que font leurs enfants de leur smartphone et pensent même très majoritairement que ces derniers ne leur disent pas tout, plus de 2 parents sur 3 (69%) affirment connaitre la plupart ou toutes les applications qu’ils utilisent. 24% en connaissent une ou quelques-unes et 2% disent ne pas savoir quelles applications sont installées par leurs enfants sur leur téléphone.

application sur smartphone enfant

Pas de smartphone à table pour 9 parents sur 10

Contrairement à l’idée reçue qui met en scène l’adolescent alternant coup de fourchette et coup d’œil sur son téléphone, une écrasante majorité de parents dit avoir banni la présence du smartphone à l’heure du déjeuner ou du dîner. Près de 9 parents sur 10 (86%) affirment ainsi avoir établi et faire respecter cette règle. Si une majorité (62%) interdit également le portable à l’école, la tolérance est plus grande en promenade où il n’est proscrit que par un peu plus d’1/3 des parents. Quant à la chambre, le smartphone y est majoritairement autorisé par 62% des personnes interrogées. Le chemin reste donc encore long pour bannir les écrans à l’heure d’aller se coucher, alors que leur impact sur l’endormissement et la qualité du sommeil est avéré.

interdire le smartphone à table

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Guillaume
Passionnée par l'univers des Telecom, j'ai créé ce site pour aider chacun à mieux s'y retrouver au milieu de la guerre des prix des opérateurs aussi bien sur les forfaits mobile que sur les box internet. La dynamique du secteur en a fait mon métier.
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