Alors que le plan France Très Haut Débit ambitionne de généraliser la fibre optique sur l’ensemble du territoire d’ici 2030, des retards significatifs et des inégalités de déploiement compromettent cet objectif. L’Arcep, dans son communiqué du 25 juillet 2024 alerte sur les disparités régionales et encourage les opérateurs à ajuster leurs calendriers pour assurer une transition fluide du réseau cuivre à la fibre. Face à ces défis, la responsabilité des acteurs de la transition numérique est plus que jamais mise en avant, avec des sanctions potentielles en cas de manquements.
Une course contre-la-montre
La transition vers la fibre optique, soutenue par les engagements des grands opérateurs, notamment Orange, se heurte à des retards. L’Arcep les appelle à réviser leurs calendriers de déploiement et de fermeture du cuivre, afin de garantir une transition sans interruption sur les services pour les usagers.
Actuellement, l’accessibilité de la fibre optique en France présente des disparités marquées. Bien que 84,2 % du territoire national soient couverts, certaines régions restent en retard. C’est le cas en Dordogne et en Vendée où la couverture atteint les 61 %. En Guyane, certaines zones plus isolées n’atteignent que 50 %. Même dans les zones dites très denses des écarts persistent, avec Nancy couverte à 84 % contre 97 % à Paris.
Ces inégalités compliquent l’atteinte de l’objectif de généralisation de la fibre en 2030. En effet, le réseau cuivre, porteur de l’ADSL, doit être mis hors service dans moins de 6 ans et une fermeture commerciale nationale prévue fin janvier 2026 rendra impossible toutes souscriptions à de nouvelles offres.
Responsabilité des opérateurs : une surveillance renforcée
Les nouveaux relevés géographiques montrent que le réseau FttH (Fiber to the Home) pourrait ne pas être finalisé dans les délais prévus initialement pour la fermeture de l’ADSL, menaçant ainsi l’objectif gouvernemental.
Pour renforcer la responsabilité des opérateurs, l’Arcep rappelle, comme le rapportent nos confrères de Frandroid, que la fourniture d’informations trompeuses, erronées ou incomplètes constitue un manquement sanctionnable selon l’article L36-11 du Code des postes et des communications électroniques. Le gendarme des télécoms incite donc les opérateurs à ajuster leurs calendriers pour terminer les réseaux FttH avant la fermeture du cuivre. Respecter les régulations est crucial pour éviter les interruptions de service et assurer une transition numérique équitable sur tout le territoire. Le défi est immense, mais indispensable pour la réussite du plan France Très Haut Débit.